From — Murray (unpublished)
Gand le 25 avril 1782
Monsieur,

C’est avec la plus vive douleur que j’ai l’honneur de vous faire part du malheur que j’ai eû de perdre mon amie Madame Battier. Ses vertues me font esperer qu’elle jouït du seul bonheur qui soit desirable…elle est morte (le vingt et un de ce mois à dix heure du soir) avec la plus grande résignation à la volonté de dieu. Sa maladie étoit une etisie(?) qui a durée qu’atre mois, dès que je l’ai vu dangereusement malade, j’ai quitté toute ma famille pour luÿ rendre les soins que l’amitié la plus tendre pouvoit me dicter et j’ose me flatter qu’au sein de sa famille on nauroit pas pu avoir plus d’attention, que je n’en aïes eû pour elle.

Elle ma dit que les attentions distinguées que vous aviez eû la bonté de Luÿ témoigner l’otorisent à me prier de vous demander la permission de vous adresser une boëte (en vous priant d’avoir la bonté de la faire parvenir à Monsieur ivers son pere) dans laquelle est son portrait entouré de petits diamants et une chaine d’or qu’elle à porté tout le tems de sa maladie, et qu’on ne Luÿ à ôte que quelques heures aprés sa mort. Dès que j’ai vû que sa Maladie étoit trés dangereuse, j’en ai fait part au colonel Meriff (qui à ce qu’elle ma dit cétoit engagé vis à vis Monsieur son pere d’en avoir soins) en le priant de venir ici, il sen est excusé en aleguant son etat Militaire; je vous avoue que cela ma fait de la peine. Mais je l’ai caché a mon amie…Si dans le nombre des personnes de sa famille qui sont a Londre il y en avoit eû une qui auroit voulu ce donner la peine de venir ici ils auroit pu arranger ces affaires, dont elle ma pries de me charger ce que j’ai fait dans la seule intention de luÿ faire plaisir en luÿ rendant ce service, et pour que j’en eû le droit il a falu qu’elle me fasse (celon les loix de ce païs ici) une libre et loÿalle donation (de tout ces effets et argent) entre vive en m’engageant à paÿer ces dettes et faire faire ces funerailles celon lusage établies dans cette ville, et afin de pouvoir ÿ satisfaire je seray dans le cas de faire vendre sa montre etc. ainsi que jy suis ôtorisé celon les loix de ce païs ici, mais donc jauray cependant soin de faire parvenir à sa famille une copie autentique ainsi[que] des affaires que j’auray bien voulu arrangé pour elle.

Je vous demande pardon Monsieur des détails dans lesquels j’ose entrer avec vous je suis persuadé que vous mexcuseriez si je pouvois vous en faire connoitre les motifs…une amitie trop tendre me cause bien des chagrins et des embarras.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, Votre trés humble et trés obeïssante servante

Murraÿ

Mon adresse cet à Mademoiselle Murraÿ chez Milady findtater à son hôtel a Bruxelles
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