From Lafayette to the Duchesse Douairière de Deux-Ponts (unpublished)
à Paris, Le 5e. mars, 1779.
Madame—

On ne sauroit être plus sensible que je le suis, à la marque de confiance dont Vous m’avés Honoré et j’aurois senti Un plaisir bien vif à vous en donner de mon respect et de mon Zele. Mais La Lettre que vous me fites L’honneur de m’écrire en amérique me parvint trop tard pour que je pus rendre à M. de Fontevieux le peu de Services dont j’étois capable. Ce n’est qu’entre philadelphie et Boston, lorsque je me rendois dans cette derniere Ville pour m’embarquer, que j’appris l’existence d’un officier auquel vous vous intéressiés. M. de Fontevieux étoit alors volontaire dans le corps étranger de M. de La Rouerie et il s’étoit comporté parfaitement pendant le temps qu’il y avoit servi. J’ai été pendant toute la fin de La campagne à Rhode-island et m. votre parent se trouvoit à l’armée du général Washington: si j’eusse eu le bonheur de L’y deviner, je l’aurois invité à venir s’ètablir chès moi ou il auroit servi avec plus d’agréemnt. Tout ce que je pus faire à mon départ fut de lui donner Une Lettre pour le congrès dans laquelle je demandois la Commission de Capitaine pour lui. Je le recommandai particulierement au général Wahsington, pour qu’il fut employé d’Une maniere avantageuse. J’étois embarqué avant de recevoir la réponse du Congrès, mais j’espere qu’il Le traitera, ainsi que mon ami, aussi bien qu’il leur sera possible. Quant à L’argent, M. de Fontevieux ne me témoigna pas avoir besoin d’Une somme Considérable pour l’instant ou j’eus le plaisir de le voir.

Il n’est personne, Madame, qui ne se fasse Un honneur et Un plaisir de se charger de vos ordres pour l’amérique; mais j’ose en solliciter la preférence et Vous supplier de croire que vous ferès un heureux Toutes les fois que vous me mettrés à portée de vous prouver le profond respect avec Lequel &ca.

Notation: Kéralio
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