John Foulke to William Temple Franklin (unpublished)
Lettre de M. foulke medecin de Philadelphie en Pensylvanie a MM Les redacteurs du journal de Paris
Messieurs

Permettez moi de me servir de la voye de votre interressant journal pour donner des temoignages publics de mon estime et de ma reconnoissance à quelques scavans, dont les bonntés ne S’effaceront jamais de mon souvenire.

J’ai vu le jour au millieu de ce peuple estimable qui depuis pleusieurs années prodigue son sang pour la deffence de sa liberté. Le desire de me rendre utile a mes braves compatriotes m’a engagé à me livre à l’etude de l’art salutaire de conserve les jours des humains. Comme en Amerique les sciences sont eloignées du degrée de perfection ou elles sont poussées en Europe, je suis venu chercher en France les secours que ma patrie ne scauroit m’offrire. Un sage que l’Amerique se glorifie d’avoir vu naitre, et qui m’honôre de son amitie m’a procuré l’avantage de connoître la plus part des Scavans les plus distingué de la capital. Je n’ai pas moins été surpris qu’enchanté de l’honnétté avec laquelle tous ces MM. ont bien voulu me communiquer leurs lumieres. Je suis principalement pénétré des bonntés dont j’ai été Comblé par MM Le Roy, Macquer De Jeussieur, Daubenton &c&c&c

Mais S’il est un nom qui doivent etre eternellement gravé dans mon Coeur, Cest surtout celui de M. Sue Professeur d’anatom[ie] au Colledge Royal de Chirurgie jai trouvé dans ce scavant respectable un maitre, un ami, et un pere. Son excellente bibliotheque et sourtout son Superbe Cabinet d’anatomié m’ont [crossed out: fait] fourni tous le secours nécéssairé pour me perfectionner dans la Connoisance de la structure du Corps humain. Cette precieuse collection reunit tout ce qui peut piquer la curiosité d’un Connoisseur en ce genre. L’ordre merveilleux qui M. Sue le fils vient d’y mettre en rend le coup d’oeil infiniment plus agreable et facilite beacoup l’etude de l’anatomie. Je doute qu’il y en ait en Europe qu’on puisse lui comparer le Cabinet du Celebre M. Hunter à Londres, l’egale peut etre par le nombre des pieces mais à L’egard de la delicatesse des injections celui de Mr. Sue l’emporte de beaucoup sur le precedent. D’ailleurs il regne dans le Cabinet de Mr. Hunter une confusion qui en diminue beaucoup la valeur. Quant au Cabinet du celebre Ruisk qui a fait autrefois tant de bruit en Europe, il ne peut servir aujourdhuy qu’a nous convaincre du progress etonnante que l’art d’injection a fait de nos jours. Les Amateurs qui ont coutume de suivre les cours d’anatiomie que M. Sue le fils fait en leure faveur depuis quelques années seront certainement enchantés de l’augmentation considerable, et de la nouvelle disposition de son Cabinet—ils applaudiront sans doute au zêle et a l’adresse d’un jeune Chirurgien qui se livre avec une ardeur infatigable aux fonction les plus pénible, et les plus rebutantes de son etat dans un âge ou le commun des hommes n’á du gout que pour les plaisirs. Cet Eloge quoique dicté par l’amitié ne paroitra certainement exageré à quiconque sans [quoutre] les cours publics, d’anatomie que M. Sue fait avec Eclat depuis pleusieurs années il ne neglige aucune partie de sa profession au reste la reconnoissance me fait un devoir de rendre publiquement hommage aux talens d’un ami. Je suis &c&c

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