Ayant examiné la lettre honnete que vous avés ecrit de philadelphie le 29 juillet 1754 a Mr. de Romas vivant de l’academie des Sciences de bordeaux, corespondant de celle de paris, en réponce à une lettre sur des experiences phisiques sur l’électricité, considerant le caractere dont vous etes revetu par les provinces unies de l’amerique septentrionale, l’acuil gracieux de notre souverain et l’aprobation de toute la nation françoise: envisageant en meme tems en votre personne tant de vertu et de gloire, et en faveur de la correspondance littairere que vous avés eu avec mon frere, je me suis determiné d’avoir l’honneur de vous ecrire pour vous prier de vous employer auprès de monsieur le prince de montbarey ministre de la guerre pour obtenir par votre credit des lettres d’exemption d’examen pour mon neveu qui est a la pension du sieur de bertaud rue St. honnoré aux egouts a paris, qui se destine d’etre admis a l’ecole de mezieres pour parvenir a etre ingenieur. Ce neveu a receu les premiers principes de mathematiques de feu mon frere qui se proposoit de le perfectionner au point necessaire pour cette partie l’orsquune mort impreveue la enlevé de ce monde le 21 janvier 1776. Pour continuer les bonnes dispositions qu’on luy avoit remarqué il a eté mis a cette pension, sur le bon compte que ces maitres en donnent il est assés sufisament en etat de remplir ce a quoy il se destine.

Je ne doute pas Monsieur qu’ne personne aussy distinguée comme vous etes ne soit genereuse; veuillés donc accorder a ce jeune homme votre protection et suposé que vous vouliés le favoriser de votre bienveillance, jattendray lhonneur de votre reponce pour qu’il puisse alors luy meme s’introduire chez vous et vous engager de luy etre favorable et le servir auprès du prince de montbarey de Mr. de Seneguerre chef du bureau de l’artillerie et du genie et de Mr. l’abbé le bossu examinateur rien ne pouvant s’obtenir que par le canal de ces messieurs.

Daignés excuser ma temerité de madresser a vous, dans la confiance que vous ne rejeterés pas une affaire sy peu de chose pour vous et sy essentielle pour nous, soyés persuadé de la reconnoissance que toute la famille conservera toujours pour vous et en mon particulier ayant lhonneur d’etre tres respecteussement, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur