From — d’Hargicourt (unpublished)
au chateau de fayet ce 2 mai 1778.
Monsieur,

Que dois-je penser de vôtre silence sur les deux lettres que j’ai eu l’honneur de vous ecrire? Vous ont-elles été fidelement remises ou si la multiplicité de vos grandes affaires no vous a pas permis de répondre a l’ardent desir que j’ai de passer dans les Isles pour y avoir avec vôtre agrément et vôtre illustre protection de l’occupation? Je vous accuse encore mon peu de fortune quoique né d’une des premieres familles de St. Quentin. Oserais-je vous supplier de m’amener avec vous et de me faire donner un emploi ou me garder près de vous, je vous proteste me conduire avec probité et vous convaincre de touts ma résignation a vôtre adorable volonté et de mon application entiere a veiller aux interets que vous me confierés. Je suis depuis l’envoi de mes deux lettres dans la plus grande inquiétude entre la crainte et l’espérance j’ignore vos sentimens; je vous réitere mes prieres en vous assurant que je n’abuserai plus de vos précieux momens. Décidés donc, Monsieur, de mon sort; il ne tient qu’a vous de le rendre heureux. Mon bonheur dépend de vos bontés, accordés les moi, je vous en conjure et soiés bien persuadé que je ne les oublierai jamais et que je ne cesserai d’etre avec la plus vive reconnoissance et la considération la plus respectueuse, Monsieur, vôtre très humble et très obeissant serviteur

d’hargicourt

Si vous m’honorés, Monsieur, d’une réponse, je vous prie de l’addresser a ma Soeur de Barival au chàteau de fayet près de St. Quentin en picardie, elle me la fera Sur le champ passer en cas d’absence de ma part.
Endorsed: Application Employ Clerk
629708 = 026-389a003.html