J’ay eu L’honneur de vous ecrire le 26. 9bre dernier relativement à la rencontre du navire L’aimable Elizabeth de Brest Capitaine le Sieur Bouchet, avec le vaisseau Americain la Nancy Capitaine le Sieur Robbert Shuwell de philadelphie, pour vous prier de me faire procurer les papiers et instructions de ce funeste Evénément, mais puisque je n’ay pas de réponse à ma Susditte j’ignore absolument si vous m’accorderés votre protection pour avoir le veritable résultat de cette malheureuse affaire, car malgré tous les mouvements que je me suis donné ainsy que mes correspondants de Philadelphie, nous n’avons jamais pû avoir du Capitaine Robert Shuwell des nouvelles sures du sort de L’aimable Elizabeth et des suittes ulterieures qui peuvent avoir eu Lieu depuis l’instant que le 2e Lieutenant, de la nancy, jonh justice, en avoit pris le Commandément. En consequençe je vous suplie, Monseigneur, de m’accorder la graçe de faire démander au Sieur Robert Shuwell à philedelphie les Papiers concernant cette affaire, ainsy qu’une coppie du journal de Navigation du Sieur jonh justiçe et ce qu’est Devenue la cargaison du navire français, pour qu’ avec ces pieces je puisse me la faire rembourser par le capitaine et L’armateur de L’aimable Elizabeth, ou me faire payer par mes assureurs la somme de vingt-huit-mille livres que j’avais seulement D’assurée sur celle de quarante mille Livres.

Je vous prie, Monseigneur, de m’accorder votre protection, sans vous et votre authorité je ne Pourrai jamais reussir à me procurer les veritables renseignements concernant cet objet, mais vos Bontés sont si grandes et si réconnuës, que je ne desespére pas de trouver en vous un pére et L’appuy des malheureux. Je suis avec Respect Monseigneur Votre tres humble et tres obbeissant Serviteur