From — Boule (unpublished)
Paris le 8 avril 1779
Monsieur,

Je vous demande Pardon de la Liberté que j’ai pris de vous faire le tableau trop vrai de mes Anxiétés. Si la distance ou L’inégalité des Conditions me deffendoit de vous écrire, le Besoin urgent ou Je me trouve sera en quelque Sorte mon Excuse.

Après mille resolutions sages ou insensées Je me Suis determiné à revenir à la maison, et Je donnai des raisons qui ont parû plausibles au sujet de ma disparition et Je Suis Occupe Actuellement a Chercher les moyens de m’acquiter mais Qui m’avanceroit le tout ou une Partie de ce qu’il me faudroit[?] Dans trois mois Je donnerois déja moitié de L’apoint dont J’ai Besoin et le reste dans Pareille terme pour solde.

C’est, dit-on, dans le Malheur Qu’on Connoit les Coeurs. Mais à des individus indifferens on n’est guere tanté d’etre utile, mes Besoins sont d’une nature rare, il faut payer ou La Connoissance de mes dettes etant parvenû à la maison Je perds la Confiance, J’ose dire que Les principes d’inconduite ne m’ont Jamais affecté.

Encore une fois Mille pardons de ma demarche, nous ne Sommes Guere fait pour avoir une Corespondance, vous m’obligerez assez pour Garder le Silence sur mon Exposé. J’ai agi en jeune homme, qui est enthousiasme, et certes Je ne me fais pas honneur. Je vous Envoye un Abregé de nos Marchandises[.] Si jamais vous Aviez Besoin Je tacherai de vous montrer d’une maniere non ordinaire Combien Je voudrois reparer l’indecence de ma demarche, Outre Ce qu’annonce L’incluse nous tenons les ouvrages d’angleterre et la Bijouterie. Position cruëlle que Tu m’afflige. Elle poura cesser, J’attends tout des tentatives que Je vais faire.

Je Suis très respectueusement Monsieur Votre trés humble et trés obeissant serviteur

Boule

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