J’ai donné en amerique des preuves de mon zele pour la glorieuse cause pour laquelle on y combat une blessure cruelle et le delabrement de ma sante m’ont forcé à revenir dans ma patrie. Les graces du Congrès sont venus m’y chercher—celles de mon Roy les ont suivis—nommé à la Majorité du Regiment Provincial de Toul qui n’est point assemblé dans ce moment—La santé dont Je jouis et les approches de la campagne et n’ayant point de service dans mon pays, J’ai le désir le plus vif de retourner en amerique et dy verser pour l’indépandance des Etats unis jusqu’a la derniere goutte de mon sang. Je ne dois point presenter au ministre le mémoire qui renferme mes demandes à ce sujet sans vous avoir supplié, Monsieur, de mettre au bas un mot de la façon de penser de l’amerique à mon égard. Vous en avez vu les expressions dans le Resolved et les lettres qui accompagnoient les graces dont l’honorable Congrès m’a comblé: vous savez, Monsieur, que les deux campagnes que j’ai fait en amérique Je les ai fait comme volontaire et sans appointemens et que le grade auquel j’ai été élevé et que je désire d’aller occuper ne m’a été accordé qu’après ma Blessure. C’est pour quoy je vous supplie Monsieur de vouloir bien appuyer sur le second article de mon memoire et d’observer que quelque resolution que vous ayes prise de n’envoyer plus en Amérique aucun français je dois être dans un cas tout privilégié.

J’ai pris, Monsieur, la voye de Mr de chaumont parcequ’il a l’honneur de vous approcher et que personne ne connoit mieux que lui mon zele et ma façon de penser sur la noble cause pour laquelle J’ai deja versé mon sang, et ne demande qu’une occasion de le verser jusqu’a la derniere goutte.

J’ai l’honneur d’etre avec respect Monsieur Votre très humble et obeissant serviteur