Les sieurs de potot, et degrange gardes du corps de Mgr. comte d’artois actuellement de service prés de son altesse roiale, guidés par le desir de concourir aux vues du gouvernement francais, vous supplient, Monseigneur, de leurs accorder votre puissante recommendation vis a vis du congrés pour en obtenir du service; ils jouissent depuis cinq ans du rang de lieutenant, ils sont en consequence fondés a demander le même grade: mais au reste comme ce n’est pas un motif d’interet qui les porte a passer en amerique et seulement l’envie qu’ils ont de se rendre utiles aux alliés de leur auguste souverain, et d’acquerir de l’experience dans l’art militaire, ils accepteront avec empressement l’emploi quelconque auquel on jugera apropos de les destiner. La seule grace qu’ils osent vous demander, Monseigneur, est de leur faire les avances necessaires pour subvenir aux fraix de leur traversée, ou au moins de leur donner une assurance pour en recevoire le remboursement a l’epoque de leur arrivée; la mediocrité de leur fortune ne leurs permettant pas de suivre leur inclination.

Ils produiront des certificats des chefs du corps dans lequel ils servent pour attester la maniere dont ils s’y sont toujours comportés, ils seront en outre pourvus de congés. Ils n’auront rien tant a coeur que de remplir avec distinction les commissions dont ils seront chargés, et de meriter la confiance dont vous les aurez honoré. Ils attendent que vous leurs fassiez connoitre vos intentions, Monseigneur, pour prendre aussitot les arrangemens relatifs a leur depart.