Cette après dinée, sur les trois heures, l’Officier de garde me vint avertir, que le Serapis venoit de mettre pavillon en berne, et tirer 3 coups de fusil. Je fis sur le champ armer ma chaloupe de matelots et de soldats. Mais le vent et la marée contraires ne me permettoient pas de l’envoyer à bord du Serapis. J’ai hélé à la vengeance, qui est un peu plus au vent que moi, d’y envoyer son canot armé, qu’il expédia sur le champ. La force de la marée ne lui permit pas de s’y rendre; et moi je me tenois disposé, ne pouvant faire autrement, lorsque Mr. Stacque, Officier du Sérapis, arriva à mon bord; qui me demanda du monde et ma chaloupe, pour courir après un nombre d’hommes de leur équipage, qui désertoit à force ouverte dans un Boot hollandois, où ils venoient de s’embarquer. Sur le champ je fis pousser ma chaloupe au large sous son commandement. Il chassa le dit Boot Hollandois jusqu’à terre. Les Déserteurs, se voyant gagnés, se jeterent à la nage. Mr. Stacque y fit aussi jeter son monde pour courir après. Craignant alors que son ardeur n’eût compromis lui et nous, en commettant quelque voie de fait sur le territoire hollandois, je mis pavillon en berne, et tirai 2 coups de canons, pour rappeller ma chaloupe, ainsi que celle de la Comtesse de Scarborough, que Mr. Magouet y avoit envoyée. Mais Mr. Stacque, occupé de sa mission, continua sa chasse jusqu’à terre. Je vais envoyer à bord du Commandant hollandois, pour sonder le terrain. On a repris 15 hommes, qui ~y3 sont actuellement aux fers; 5 se sont sauvés; 5 se sont noyés; et la le bras cassé d’un coup de fusil. Voilà le détail. Vous voyez qu’il est essentiel que Mr. Jones se rende ici. Les Déserteurs sont tous 5 françois de l’âge de 22 à 30 ans, avec uniforme rouge, paremens et revers blancs, boutons blancs à l’ancre; 4 hommes de 5 pieds 4 pouces, un de 5 pieds 2 pouces. Ils ont pris la route d’Amst. Ne seroit-il pas possible de les faire arrêter, et de nous les envoyer. Cela seroit d’autant plus important, que ce seroit 5 hommes de retrouvés, et que cela empêcheroit les autres de prendre ce parti, etc.