From the Baron de Heusch (unpublished)
Landwijck le 19 xbre 1777 à la poste restante à diest en brabant
Monsieur,

Le désir d’aller me lutter contre les anglois perturbateurs des loix et libertés americaines septentrionales, me fit ecrire au comte de Rochambeau marchal des camps et armées du Roÿ, pour obtennir de lui des Recommandations auprès de monsieur Le marquis de La faÿette, afin d’obtennir une compagnie dans son corp, aians eû l’honneur de faire touttes les dernieres campagnes en allemagne au regiment d’auvergne sous les ordres du comte de Rochambeaû, et une partie d’icelles en qualité d’aide de camp, lorsqu’il fût après la bataille de Cloostercampe elevé au grade de marchal de camp, commandans toujours des corps avancés, de sorte, Monsieur, qu’aians fais la guerre en suivans les bonnes leçons de ce brave general, qui daignoit avoir des attentions pour moi, j’ose me flatter n’être pas novice au metier; mais Monsieur il me fait l’honneur de me mander qu’il ne peut se meller de cette negotiation, mais aussi il m’apprend que vous êtes residans à paris, et que vous ne recevés que les officiers qui ont servi dans le genie et canoniers. Cependant comme à la guerre le nombre des officiers diminuës par plusieurs accidens, et que ceux qui sont aguerrits sont préferables aux jeunes eleves, je ne desespere pas que vous me serez favorable dans ma demande, d’autant, Monsieur, que c’est uniquement l’ardeur de m’ÿ distinguer qui me determinne, et en même tems ouvrir un chemin dans le militaire à mes deux fils et un jeune Seigneur de ce paÿs qui me suivront, lorsque je recevrai vos ordres, ou celles de monsieur le marquis de la faÿette, duquel j’espere recevoir des assurances pour des emplois pour mes fils et ce jeune gentilhomme.

Comme je suis icy dans un paÿs qui fournit à tous les souverains de L’europe un nombre infini des recruës, je pourois aussi à mon tour engager pour L’amerique, je ne doutte pas qu’aussi-tôt que j’aurai des nouvelles de L’uniforme du Regiment de La faÿette, et que je l’aurai endossé je trouverai dans mes contrées de quoi former ma compagnie, bien des jeunes gens n’aspirent qu’après le moment de mon depart pour me suivre.

Je vous prie outre céla, Monsieur, de vouloir vous informer de moi et des mes services au comte de Rochambeaú, il vous dira ce dont je suis capable.

J’attens donc, Monsieur, que vous m’eussiés fait l’honneur de me répondre, pour ensuitte ecrire à monsieur le marquis de la faÿette duquel j’ignore l’addresse, et par quel voÿe pour le plús sur je pourois lui faire parvennir ma lettre.

Si vous trouvé, necessaire, Monsieur, que je me rende á paris pour vous parler verbalement j’attendrai sur cela vor ordres.

Je suis avec Respect, Monsieur, Votre tres humble et très obeisans serviteur

Le Baron de Heusch
s[ei]g[neu]r de Landwÿck
Endorsed: Baron de Heysch Offr
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