To Gaetano Filangieri[?] (unpublished)

Le bonheur de deux étres ne peut pas m’étre indifferent, il m’est devenu encore plus cher depuis que j’en sçais le nom que vous avez voulu me cacher, j’en dois la decouverte à l’amitié du porteur de votre lettre qui m’a attendri par le recit d’une partie de votre vie. Jouissez à jamais de toute la felicité que merite une societé formée sous les auspices de la vertu et des talents.

Je reçois avec reconnoissance les veux que vous faites pour mon païs—et je souhaite que tous les mariages qui s’y celebreront rendent les époux aussi heureux que vous l’étes. Il ne me reste qu’un regret, c’est de ne pouvoir pas esperer de vous connoitre personnelement l’un et l’autre; je me feliciterois si quelque affaire agreable vous conduisoit à Paris, j’assurerois avec plaisir la vertueuse épouse de mon tendre respect et je prierois l’epoux de recevoir la portion de ce tribut d’estime qu’il a si bien meritée par l’étendue de ses connoissances si utiles à sa patrie son vertueux patriotisme et son rare desinteressement. C’est avec ces sentiments que j’ai l’honneur d’etre votre très humble et très obeïssant serviteur...

passy le
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