From — Fontaine (unpublished)
Fribourg en suisse ce 14 mai 1780
Monsieur,

Les portes de la pleine liberté que vous venés d’ouvrir à vôtre nation, et à toute L’europe, paroisent m’autoriser quoiqu’inconnu de prendre La Liberté de vous Ecrire pour vous demander, si vous etes dans le cas de recevoir des Colonies dans vôtre pais, quel avantages vous vous proposeriés de leur faire, si vous recevriés encor dans vôtre Continent des personnes à talens et si vous auriés des Emplois à Leur donner.

Le Chemin de vôtre pais, une fois connu et favorisé aux habitants de ces Contrées, rendroit les vôtres dans peu de tems des plus fleurisantes et des plus peuplées. Vous savés aussi bien que moi qu’une terre sans hommes est un Corps sans ame.

Je sais que J’ai L’honneur d’ecrire à un savant qui sait aussi bien que moi que l’europe est pleine d’Esclaves, ainsi pauca et bona.

Agrées, svp. les voeux les plus sinceres que L’inconnu Le mieu intentioné fait au Ciel pour tout ce qui peut interesser, vous et vôtre incomparable nation.

Jai Lhonneur de me dire avec le Respect le plus profond De Monsieur Vôtre très humble et très obeissant serviteur

fontaine
directeur
p.s. Si vous trouvés à propos de savoir qui à Lhonneur de vous ecrire vous pourrés faire prendre, mais sous mains des informations chez monsieur augustin forestier trésorier des gardes suisses a paris
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