From Madame — Tonnelier (unpublished)
De moulins ce 18 Xbre. 1783
Monsieur

La réputation dont vous jouissés en france, et dans toute l’europe etablit ma parfaite confience en vous, mon mari étoit de vôtre Etat, et je peux sans ostentation vous affirmer qu’il étoit d’un vray mérite et avoit independamment des qualitées necessaires à son Etat toutes celles de la Sociétées, et d’un homme vrayment sçavant, et par dessus tout un desinteressement unique, Avec une fortune qui auroit pu entre d’autres mains que les nôtres venir très brillante nous n’avons faits que très médiocre, il se livroit au bien des peauvres et des prisonniers. On lui avoit fait passer une intendence d’Eaux minérales seulment pour des exemptions dont il contoit que j’aurois la jouissance. J’ai eü le malheur de le perdre je me trouve dans la circonstence la plus critique une famille nombreuse, deux fils tout à la fois à donner des Etats. On vient de m’imposer à la taille. Pleine d’ame et de sentiments je ne me rapelle les bienfaits de mon mari et les miens que pour emouvoir ma sensibilitée. Je vous fais avec la plus grande espérance ce détail enuyeux, et vous prie monsieur à titre de confrére de m’honnorer d’une réponse. Pourrai je obtenir par vous une continuation d’exemptions, ou une pension du Roy ou enfin quelques choses qui put m’aider à elever mes enfans, à les placer. Je pourrois vous procurer toutes les certitudes, et attestations possibles des bienfaits de mon mari, je puis moi même vous citer un délabrement de santé occasionné par les pierres, et par ma sensibilitée je ne doutte pas un instant qu’une famille interessante ou vous les    Je m’adresse à vous comme à un protecteur    et attens avec toute l’impatience qui peut partir de la tendresse d’une bonne mére le succès de ma demarche. J’ai l’honneur d’estre avec respect Monsieur Votre tres humble obeissante servante

Tonnelier
Diannyere
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