From Comte de Bruges (unpublished)

Ce n’est point Monsieur la qualité de deputé des colonies unies en france qui fait que vous etes recherché, admiré et respecté c’est votre merite, votre amour pour votre patrie, le zele avec lequel vous la servez, la tirez de la servitude et luy procurez la liberté aussi bien etes vous regardé come le soutien et le fondateur de cette republique naissante, je prends monsieur le plus vif interest a tout ce que vous faites vous n’en serez pas etoné puisque partie de mon sang a deja été versé pour la defense ou l’acquisition de cette liberté etant de la meme famille que feu monsieur le general de montgomery mort en assiegeant la ville de quebec et qui a été un des premiers a faire le sacrifice de sa vie pour la luy procurer nous descendions en ligne directe du meme chef je suis seulement d’une branche cadette qui a pris le nom de Bruges et ensuite Brydges en angleterre etant tres proche parent de monsieur le duc de chandos et etant etabli en ce royaume en la province du Languedoc. Ainsi j’ay cru que vous recevriez avec plaisir la demande que j’ay l’honneur de vous faire en faveur de monsieur d’alancon de la ville de valreas dans le comtat venaissin jeun-homme qu’un de ses parens avoit attiré au service d’espagne y ayant été placé dans les gardes du corps, une maladie l’ayant obligé de revenir en france et voulant continuer de servir je luy ay conseillé de passer dans votre pays, il est agè de 23 ans grand et robuste il est seulement peu favorisé des biens de la fortune, ayant dans sa famille plusieurs officiers qui se sont distingués cependant son pere luy fera une pacotille honete et il est pret si vous le jugez a propos et avec une lettre de votre part de s’aller embarquer a bordeaux et de suivre ponctuellement ce que vous prescrirez puisqu’il veut bien cooperer au grand ouvrage que vous avez entrepris je voudrois que la situation de mes affaires m’eut permis d’aller seconder moi-meme mes anciens compatriotes et venger s’il m’etoit possible la mort du general envoyé devant quebec mais j’espere que vous voudrez bien accorder a monsieur d’alancon de l’emploi et le proteger dans l’amerique septentrionale et me croire avec toute la veneration possible Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur

Le Comte de Bruges

au chateau de novezan en dauphiné par valreas ce 1er 7.bre 1777.
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