Daignez recevoir, avec bonté, les assurances de mon profond respect. Occupé, comme vous êtes, des intérêts de la plus considerable des quatre parties de notre globe, je ne prendrois pas la liberté, moi qui n’y remplis d’autre role que celui de vicaire de campagne, de vous interrompre et de vous détourner. Mais, Monsieur, il s’agit de la tranquillité d’une famille entiere, qui a besoin de la présence ou de la procuration par écrit de mon ami Vaillant, actuellement à Philadelphie, pour prendre des arrangemens et éviter des frais immenses de procédure.

J’espere donc, ayant éprouvé deja vos dispositions à obliger, que Votre Excellence voudra bien lui envoyer la lettre ci-incluse, et me faire tenir sa reponse, ou en me l’adressant à Alligny, ou en l’adressant à Madame Viel, Bureau des M. Selliers, quai de la Mégisserie à Paris, pour M. l’Abbé Pochard.

Je souhaite, Monsieur, de toute la plénitude de mon ame, que vos voeux soient remplis et que l’Amerique dégagée entierement des griffes du Despotisme, ait à jamais, le bonheur et la gloire de devenir le santuaire paisible de la Liberté. Cette Epoque sera fameuse dans l’histoire et notre nom s’y lira à la tête des heros à qui l’humanite est redevable de cet heureux changement. Puisse-t-il se lire aussi dans le livre de vie! Une ame comme la votre doit sentir qu’elle est née pour l’immortalité. Pardonnez ce mot à ma profession, et à l’intérêt que je prends à votre bonheur. Oserois-je vous prier, Monsieur, de me rapeller au souvenir de Monsieur et Madame Bedelic (?), de Monsieur votre petit-fils, de votre ami le sage et savant Monsieur Dumas.

Je suis avec vénération, Monsieur, De Votre Exellence, Le très humble et tres obéissant serviteur