— de Maisonneuve-Dommartin to William Temple Franklin (unpublished)
Nancy 21 9bre 1782
Monsieur,

L’accueil gracieux dont son éxcellence monsieur le docteur frankelin et vous avés bien voulut m’honorer sous la recommendation de mr. watson, m’enhardit a avoir recours a votre complaisance.

Je crois avoir oüi dire a monsieur le docteur qu’on travailloit actuellement en amerique a l’histoire de la revolution; vous m’obligeriés sensiblement de m’indiquer les moyens de me procurer un éxemplaire original des volumes de cette histoire qui peuvent étre deja publiés ou lorsqu’il le seront. J’avois écrit a mr. watson sur cet objet, probablement il n’a pas reçut ma lettre puisque je n’ai pas encore reçut l’honneur de sa réponse.

N’ayant pu concourir, comme je l’aurois desiré, a combattre en faveur d’une cause si précieuse a l’humanité, je voudrois au moins contribuer a donner a ma patrie les éxemples d’heroisme qui vous ont concilié l’interest general des nations actuelles, et qui rendront immortels les noms des grands hommes qui ont causé cette revolution.

Pardonnés moi, monsieur, je vous prie, mon importunité. N’ayant pas l’adresse de ceux de messieurs les américains que j’ai eu l’honneur de connoître, je ne scais a qui m’adresser. Jumécourt mon frere capitaine d’artillerie dans l’armée de mr. de rocheambeau m’avoit fait passer des mémoires depuis le commencement des troubles jusqu’aprés le siege de savanah par mr. destaing, mais ayant été employé cette année a la martinique et a st. domingue, il ne peut m’envoyer le reste. J’ignore quand il retourne a l’armée.

Oseroije me flatter, monsieur, que vous voudrés bien remettre une reponse a mr. gohier un de mes concitoyens qui a bien voulut étre porteur de ma lettre; et lui indiquer le libraire chés qui il pourroit trouver a present ou par la suite l’ouvrage en question que je me fais une fête de traduire.

Tous les gens de lettres pensent que quoique mr. d’auberteuil ait donné des éssays interressants sur cette revolution la traduction de l’ouvrage original doit satisfaire davantage la curiosité de la france.

Les ordres que j’ai recut précipitament pour aller en recrüe, m’ont empeché d’avoir l’honneur de vous rendre mes devoirs une seconde fois lors de mon séjour a paris. Je desirerois bien ardemment de trouver une occasion de rendre quelque service a messieurs vos compatriotes. Je vous prie, monsieur, de vouloir bien m’adresser ceux de ces messieurs qui auroient quelques affaires en Lorraine, ce seroit avec un vrai plaisir que je leur temoignerois le respect que je dois a la recommendation de son éxcellence et a la votre.

Oseroije encore vous prier, monsieur, de vouloir etre favorable vous meme, et parler a son éxcellence en faveur de mr. gohier porteur de ma lettre s’il avoit quelqu’affaire ou vous pourriés lui rendre service.

J’ai l’honneur d’etre avec une respectueuse consideration, Monsieur, votre très humble et très obeissant serviteur

de maisonneuve-dommartin
capitaine d’infanterie demeurant (?) a nancy
Endorsed: Maisonnere 27 Decr. 82.
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