J’ai eu l’honneur de vous écrire differentes fois, pour vous prier de me faire toucher une somme de six cens livres, il est à croire que vous avez perdu de vue mes lettres puisque je n’ai point eté assez heureux pour en recevoir de reponse; je ne puis que vous repeter que je suis sans le sou depuis deux mois, je depense cependant pour moi et mon Domestique près de dix huit livres par jour, je vous prie de jetter un oeil attentif sur ma position qui est très embarrassante, je voudrois être assez riche, je ne vous importunerois point, mais malheureusement ma fortune ne repond point à mes intentions: Je n’ai cependant recours qu’en vous, Monsieur, non seulement de m’envoyer la somme cidessus, mais encore d’y joindre huit cens livres qui servira en partie pour payer ce que je dois depuis mon sejour en cette ville et pour m’aider à suivre mes opérations jusqu’a la fin; Je vous repete que M. Lée ne m’a pas tenu un sou et ni ne veut m’en faire tenir, et si vous ne me rendez ce signalé service je ne sais ce que je deviendrai; ma demande a pour objet le remboursement des frais que je suis forcé de faire pour remplir les ordres que le gouvernement de Virginie m’a donnés, D’aignez, Monsieur, je vous conjure m’honorer d’un mot de reponse.

Je dois dans la semaine arreter les conditions du frêt pour les objets à porter en Virginie, aussitôt que cela sera fait j’aurai l’honneur de vous les envoyer.

J’ai L’honneur d’Etre avec un profond Respect Monsieur Votre très humble et très obeissant serviteur