From Jean-Annet Chabreu Duparquet (unpublished)
Au St. Esprit ce 10e may 1777.
Monsieur,

Jay eû l’honneur de vous adresser, le 26. du mois d’avril dernier, un memoire en forme de lettre, contenant un abregé de mes services, et des campagnes qui m’ont donné quelque Experience au mettier de la guerre: notament les cinq que j’ay faites en canada; je ne vous ay point parlé, Monsieur, des motifs puissans qui doivent engager vos concitoyens, a deffendre leur liberté et leurs priviléges, que les anglois ont attaqués contre la bonne foy, des traittés faits, avec votre colonie; leurs demarches anoncent a toute l’europe, qu’ils veulent non seulement vous en priver, mais encore veulent ils vous reduire à un Exclavage et une servitude, que dans la suitte des tems, ne peut que rendre vos concitoyens, a la merci des loix dures que leur imposeront cette matiere, soit de la guerre que vos patriottes soutienent avec tant de valeur dans ce moment cy, ou soit de la politique, qui doit les porter à soutenir jusques à Extinction de vie, ce qu’ils ont heureusement commencé, demande un détail qui exigeroit de vous entretenir de vive voix, pour discutter tous les points sur ces deux objets.

Je vous ay offert, par mon memoire en forme de lettre, mes services, c’est ce que je fais encore, vous assurant que je passerai avec plaisir chès vos concitoyens. Mon offre est touiour que le Roy mon maitre, et M. le C[om]te de St. Germain, ministre de la guerre, me le permettront, et que vous m’obtiendrés le grade de brigadier des armées du Roy, et un traittement equivalent le grade de brigadier. Je ne crains point de vous assurer, Monsieur, que mon zele ne sera pas inutile au general Wasington dans ses operations militaires; mon activité, et mon Experience prouveront par des faits réels ce que j’avance.

Puis je me flatter, Monsieur, que vous me ferés connoitre ce que vous pensés de mon zele?

L’Epoque de la liberté de la hollande, qu’elle doit a la protection que le roy henry le grand luy accorda, est un tableau parlant, pour la conduitte que doivent tenir vos concitoyens; qui par votre entremise, peuvent réclamer la protection de louis seize. Il est même a desirer pour vôtre colonie, qu’elle trouve chèz ce grand Roy, la Resource de faire passer dans vôtre continent, des militaires experimentés. Vôtre patrie trouvera un avantage réel en la personne de ces officiers, vrai moyen d’accelerer vôtre antiere liberté, qui vous procurera l’avantage, de faire un commerce avantageux, avec toutes les nations connuës etc.

Permettés moy de rénouveller icy, toute mon admiration particuliere pour votre merite personnel, elle egale certainement le Respect avec lequel j’ay l’honneur d’etre, Monsieur, Vôtre très humble et très obeissant serviteur

Duparquet
Lieutenant Colonel d’infanterie
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