From Landais (unpublished)
Paris January 9th 1780
Please Your Excellency

I Beg as a favour you would have the followings Extracts of the letter from J.P.Jones Esqr. to B. Franklin Esqr. dated at the Texel Oct. 3d. 1779 wrote, and be certify’d to be the true Copie by your Excellency. Viz

Lorsque la flote appercut que nous portions sur elle, tous les navires marchands forcerent de voile pour gagner le rivage, les deux Vaisseaux de guerre qui les protegoient selloignerent au contraire de la terre et se disposoient au combat, en approchant de l’ennemi toutes voiles dehors, je fis le signal pour former la ligne de bataille; mais quelqu’ empressé que je fusse d’engager le combat, je ne pus ateindre qua 7 heures le Vaisseau du Commodore. Lorsque j’en fus a la porté du pistolet, il hela le Bon Homme Richard nous lui repondimes par une bordee complette: le combat commencé ainsi se soutint avec une fureur egale de part et dautre; chaque partie mettant en usage les moyens possibles de se procurer la position la plus avantageuse pour enfiler son adversaire, je suis forcé de convenir que le Vaisseau ennemi, ayant les manoeuvres infiniment superieures a celle du Bon Homme Richard, gagna diverses fois, par ce moyen, des situations avantageuses, malgré tous les efforts que je pouvois faire pour l’en empêcher: Comme j’avois affaire a un ennemi d’une force tres superieure, je me trouvois dans la necessité de le tenir au plus près pour compenser lavantage qu’il avoit sur moi a l’egard des manoeuvres: mon intention etoit de placer le B.H.Richard par le travers du Vaisseau ennemi, mais comme cette opperation demandoit beaucoup dadresse dans la maniere de diriger et les voiles et le gouvernail, comme d’ailleurs, les bras de quelqu’uns de nos gens etoient deja emportes, ce dessein ne me reussit pas exactement, le beaupré de l’ennemi ayant été porté près de la dunete du B.H.Richard derriere le mat dartimon, je saisis ce moment pour attacher les Vaisseaux l’un a l’autre, alors l’action du vent sur les voiles de lennemi ayant porté son arrive sur l’avant di B.H.Richard, les deux Vaisseaux se toucherent dans toute leur etendue de l’avant a l’arriere, leurs vergues se croiserent, et les bouches de leurs canons porterent respectivement sur les flancs opposés, il etoit près de 8 heures du soir lorsque nous nous trouvames dans cette position avant ce moment la le Bon Homme Richard avoit recu plusieurs boulets de 18 au dessous de la flotaison et faisoit beaucoup d’eau, ma batterie de 12 liv. de balle sur — avant cette meme epoque le Colonel Chamillard qui commandoit au parti de 20 soldats placés sur la dunette, avoit abandonné ce poste, apres avoir perdu tous ces gens a lexception de cinq.

Il ne me restoit alors que 8 canons de 9 liv. de balle qui fussent en etat de jouer, ils etoient places sur le gaillard darriere; et pendant toute l’action nous navons fait usage d’un seul canon du gros calibre. Le Sieur Mean boursier du Vaisseau qui commandoit les canons sur le gaillard d’arriere, ayant recu une blessure dangereuse a la tete, je fus obligé de le remplacer, j’eus beaucoup de peine a rallier quelques-uns de nos gens; je reussis a tirer un canon de la batterie, sous le vent, en sorte que nous eumes 3 pieces de 9 liv. de balle a faire jouer sur l’ennemi pendant toute la durée du combat, le feu de cette petite batterie ne fut secondé que par celui que nos gens faisoient des     surtout de la grande ou le lieutenant Stack commandoit, je dirigeai contre le grand mat de lennemi le feu d’un des 3 canons, chargé a boulets ramés, tandis que les deux autres extremement bien Servis, tiroient a mitraille pour faire taire la mousqueterie du Vaisseau ennemi et eclaircir ces ponts, ce qui fut en fait effectué. J’ai appris depuis qu’a ce moment l’ennemi etoit sur le point de demander quartier lorsque la lacheté ou la perfidie de 3 de mes officiers subalternes les engagea eux memes a la demander a l’ennemi.

Ils recommencerent le Combat avec un redoublement de fureur, ils n’etoient point en etat de tenir ferme sur les ponts, mais le feu de leurs Canons particulierement celui de leur batterie basse, entierement composée de plus de 18 liv. de balle etoit continuel, les deux Vaisseaux etoient en feu en plusieurs endroits.

Le Grand mat de l’ennemi commenca a chanceller son feu diminua rapidement, le notre au contraire devint plus vif: enfin a dix heures et demie du soir le Vaisseau ennemi amena. Cetoit le Vaisseau de guerre anglois le Serapis.

I am sorry to trouble Your excellency again but thinking it necessary I hop it will be granted. I am with Respect Your Excellency Most Obedient and Most humble Servant

P. Landais

His Excy. Bjn. Franklin Minister plenipotentiary / of the united States of America
Endorsed: P. Landais. Jan. 9. 80.
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