Mon pere a recu hier votre lettre amicale ainsi que le certificat qui y est joint. Il me charge de vous temoigner combien il est sensible a l’amitié que vous lui conservez, et de vous faire ses remerciemens. Une approbation telle que la votre doit être d’un grand poid et ne peut produire qu’un tres bon effet aupres des Ministres. Les termes dont vous vous servez sont bien flatteurs pour mon frere, L’amitié [end of page missing] d’une reputation distinguée. Il a composé plusieurs ouvrages sur la politique, le commerce et les finances qui sont fort estimés, sa fortune est honnête. Il compte vivre a sa terre qui n’est qu’a quinze lieux de chaumont. Ma soeur paroit fort contente, vous ne serez surement pas assez injuste cher papa pour lui faire des reproches sur ce second mariage, c’est vous qui l’avez abandonné, et en partant pour l’amerique vous lui avez donné la liberté de prendre de nouveaux engagements, on ne doute pas que vous ne soyez fort aise qu’elle ait proffittée de la permission.

Je vous envoye cher papa la petite piece de [clavecin que] vous paraissez desirer. J’y ai joint une [end of page missing] tous les Jours, ce seroit pour elle une bien sensible satisfaction de pouvoir contribuer a le distraire et a le delasser de ses grandes et importantes occupations. Il y a bien longtems cher papa que j’ai le plus vif desir de vous ecrire, mais je n’ai pas osé jusqu’a present, j’ai saisi avec empressement L’occasion de la petite piece de clavecin, votre chere femme a qui vous l’a[vez] demandée n’etant pas icy, elle est avec son nouveau Mari a sa terre de fortbonnais.

Je voulois vous ecrire en anglais, mais j’ai craint que vous puissiez pas m’entendre; recevez cher papa L’assurance des voeux les plus sinceres pour votre santé, votre bonheur et la durée de vos Jours. La bonté et la Justice de Dieu sont [end of page missing]