Comme je pensais que votre Etat ne vous permettait pas de Repondre par voye directe aux lettres dont J’ai pris la liberté de vous importuner, je pris le parti d’Employer un intermediaire dont la prudence et la discretion me mit a même d’apprendre votre façon de penser sur le contenu de mes lettres; cependant je n’en ai Reçu aucune Reponse, quoiqu’il me l’eut promise par deux fois, des quil se la serait procurée. Dans le doutte que cella me donne si ma derniere lettre vous est parvenue, Je prens la liberté de vous en mettre ci joint une coppie. Je desirerois sçâvoir, surtout dans la circonstance actuelle, si je pourrais obtenir une Reponse, parce qu’un seigneur d’une Très illustre naissance dont je suis particulierement connu doit se Rendre dans les Etats-unis ou il va joindre M. le marquis de la fayette, et j’y passerais avec lui si j’avais un avis venant de votre part qui fut propre a m’y engager. En consequence, Monsieur, je vous serais obligé, si Toutes fois vous croyez pouvoir le faire mais non autrement, de faire part de votre avis a mon Egard a la personne qui a eté employée pour le Recevoir, et pour me le faire Transmettre par la voye intermediaire a laquelle je me suis adressée. Je fais Toujours des voeux pour la conservation de votre personne, et je les joins aux sentiments du profond Respect avec lequel je suis Très parfaitement Monsieur Votre Tres humble et Très obeissabt serviteur