From — Mengaud (unpublished)
Belfort en haute alsace le 9 avril 1778.
Monsieur,

Je suis pere d’un nommé mengaud garde du corps de Mgr. Le Comte d’artois qui en 1776 quitta son service pour passer a celuy des provinces unies d’amerique. Je viens, Monsieur, en cette qualité vous presenter mes hommages et vous demender votre protection pour mon fils. Mr. de la ferté intendant de la maison du roy m’a assuré vous avoir déja remis un memoire en faveur de mon fils a qui vous aviez bien voulu promettre vos bontés et votre appuy.

Depuis qu’il est partit nous n’avons point recut de ses nouvelles, ensorte que nous ignorons ou il est et ce qu’il est; en partant de paris il etoit destiné pour les troupes de terre et en s’embarquant a nantes il nous a marqué qu’il montoit un armateur nommé Le freydoon ou il commandoit une troupe.

M. pénêt dont il a fait La connoissance a nantes m’a marqué que mon fils luy devoit huit cent cinquante huit livres, et m’en demendoit Le payement, j’avois pourvu aux frais de trajet de mon fils et beaucoup au dela, j’ai voulu scavoir La cause de cette dette. On m’a dit que c’etoit des marchandises qu’il luy avoit confié, alors il faut que m. pénêt attenda l’événement, je n’avois donné aucun consentement j’ay refusé de payer.

Aujourd’huy il ajoute qu’il vient d’acquitter une Lettre de change de 300 l.t. remis a mon fils par l’office de guerre, cecy est autre chose, j’y satisferai au vu d’un billet en forme.

Mr. pónêt termine sa lettre a son correspondant icy, en disant que si dans un mois il n’est payé des 1158 l.t. mon fils sera arresté et renvoyé du service, je ne crois pas que pour un fait de commerce mon fils et ma famille puissions eprouver une avanture semblable, surtout si mon fils remplit Les obligations de son état militaire, j’espere que vous, Monsieur, et Messieurs du Congrês estimerez a un autre prix le zêle de mon fils pour votre service ainsi que le sacrifice de ma famille. Comme j’ai par ecrit les menaces de m. pénêt trop bon pour les éxécuter, j’ai cru cependant devoir vous en prévenir, vous supplier d’y employer votre autorité et vous demender en graces de nous procurer des nouvelles du sort de mon fils que nous ignorons entúerement.

Je suis avec un profond respect, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur

mengaud avocat

Endorsed: Menegaud
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