Moyens de déconcerter le projet des Anglais de rentrer dans
la puissance de Lamérique Septentrionale, par le discrédit du
papier Monnoye.
La France fera le pret de quinze Millions à L’amerique, en
lui cédant cette somme dans la création des rentes viagéres
qu’elle vient de faire. Cette cession sera envoyée à L’amérique,
où on fera la vente de ces rentes viagéres
Il y auroit de plus en Benefice, l’extinction de ces rentes
pendant les cinq années.
Ce Bénéfice pourroit être reservé par la France comme faisant
masse de la Totalité de son Emprunt.
L’Amérique rembourseroit à la France ces 18,750,000 l.t. au
bout de Cinq ans, en France ou en Amérique, à son option, il
est à présumer qu’elle préféreroit le payement à L’amérique
pour y payer les tabacs pour la ferme generale.
Le grand mérite de cette operation, seroit de mettre au pair
le papier du Congrès, et alors les Anglais perdant l’espoir des
divisions internes, désireroient plus ardemment la paix.
Ce prêt de la France à L’amérique, n’ayant son exécution
qu’au continent de L’amérique, n’ôtera rien des capitaux
d’Europe qui seront portés au Trésor Royal de France, et par
conséquent cette somme peut être additionnelle à celle de
L’Edit, sans aucun inconvénient./.