[Madame Brillon] to Louis-Guillaume Le Veillard
al: American Philosophical Society
Ce lundi matin [March? 1777]

Vous me rendriés un vrai service mon voisin, si vous pouviés me faire avoir les airs ecossois que mr. franklin a bien voulu promettre de me donnér; j’essayerois de les jouér, et d’en composér dans le mesme genre! Je désire que mon talent pour la musique plaise a mr. franklin, ce n’est point affaire de vanité; je n’en ai jamais mis a jouér mieux du clavecin que quélques autres, c’est uniquement l’envie de delassér un moment un grand homme de ses occupations, et de me procurér le plaisir de le voir: si mr. brillon n’étoit point incommodé, il auroit été lui rendre sa visite, et l’invitér si cela pouvoit lui convenir, a venir disnér avéc vous a la maison le jour qu’il sera curieux de me dire si je jouë bien ou mal, les airs écossois! Il faut que vous nous rendiés le sérvice de lui faire cétte proposition, il seroit important pour moi de sçavoir son jour, pour avoir pagin qui surement lui fera plaisir a entendre! Adieu mon aimable voisin: s’il étoit possible que ce fut vérs la fin de cétte semaine, cela arrangeroit pagin.

Je compte bien aussi vous priér de me menér faire visitte un jour a mr. franklin; je veux y allér avéc vous, parceque si je suis timide comme le jour qu’il m’a fait l’honneur de venir chés moi, vous qui sçavés ce que je pense, vous le lui dirés, et je n’y perdrai pas!

Addressed: A Monsieur / Monsieur Le veillard / A Passy
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