Louis-Guillaume Le Veillard to William Temple Franklin (unpublished)
Passy 19 mars 1788

Vous estes bien incorrigible, mon cher amy, vos longs silences nous afligent cruellement je n’ai pas recu de vos nouvelles depuis le 14 8bre 1787 et voila la 6eme que je vous écris ou au grandpapa depuis cette epoque aux dattes du 15 et 17 sept. du 30 8bre du 3 decembre et du 3 fevrier dernier. Je vous y rend compte de toutes vos commissions que j’ay faites de mon mieux; a l’égard du vin cependant comme il est vieux et que la mauvaise année la beaucoup enchéri j’ay pris sur moy de n’en demander que moitié de ce que vous vouliez c’est a dire 2 barriques de vieux non liquoreux 125 Bouteilles du même et 125 de liquoreux. Je n’ai pas encore avis de leur depart, on a ici des nouvelles du 12 janv. et mes dernieres ont plus de cinq mois ah l’absence est donc aussi un grand tort avec vous!

On a tué ici Mr. franklin, ensuite vous, a present Mr. vostre pere et de tous ces morts la je crois que personne n’a perdu la vie, quelques cheveux peut estre.

Vous avez su tous les malheurs de mon fils, entre autres le dernier, la perte de Mr. Nairac au moment ou il alloit luy procurer un sort, il a depuis fait un arrangement de commerce mais peu solide, dont il a lieu d’estre mécontent et qu’il peut rompre quand il le voudra; ses desirs se sont retournés vers l’amérique, vers vous et il doit vous avoir écrit pour vous demander les instructions les plus exactes et les plus detaillées sur les moyens de passer, l’endroit qu’il doit préférer. Il voudroit surtout estre près de vous, quels fonds seroient d’une absolue necessité pour avoir une existence supportable, quels effects seroient les plus avantageux a porter, etc. etc. Donnez moy je vous prie, mon cher amy, la reponse la plus prompte et la plus complette sur tous ces objets, tant pour luy que pour nous même si nous prenions ce parti et gardes en le secret excepte pour mon amy qui m’oublie, il y a un siecle qu’il n’a seulement songé a moy comme vous estes ingrats!

Nous sommes tres impatients d’avoir des nouvelles des dernieres resolutions de vos etats, nous savons que 5 ont admis le résultat ?  ?  la grande convention et nous desirons fort que tous les autres accedent ou proposent et fassent agréer quelque chose de mieux, nous ferions mieux sans doute de nous occuper de nos propres affaires, mais elles sont si compliquées, et nous y pouvons si peu que nous nous rejettons sur les vostres.

Donnez moy des nouvelles du cher Benjamin a til toujours le même sangfroid le même jugement, tiendra til ce qu’il promettoit, fera til [un] bon americain?

Mille eternalles amitiés de la part de ma femme, fille, et amis communs voila longtemps que vous avez promis et promettez d’écrire aux deux leres ils sont assurés autant qu’il est possible de la reception au premier jour dune lettre de vous.

Je vous embrasse et vous aime de tout mon coeur

Le Veillard

Dites je vous prie a vostre ayeul a mon respectable amy, que je suis toujours et que par conséquent il est toujours aimé et respecté autant qu’on peut l’estre, rapellez luy en même temps les miens, la promesse qu’il m’a faite de ses memoires qu’il a pu finir depuis la fin de la grande convention, veillez et pressez le a s’exécuter de cette promesse, elle devient plus necessaire de jour en jour, nous sommes innondés d’écrits, il y en a un entre autres d’un gr en en 4 Vol. 8º dont les 3 quarts sont inutiles et qui me fait fortement desirer l’ouvrage que monsieur franklin ma promis.
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