From — Materre (unpublished)
à treignac par uzerche en Limousin le 29e fevrier 1780.
Monseigneur,

J’ose m’adresser avec confiance à votre Excellence, pour La prier de vouloir me rendre un service essentiel; qui est que Lorsque vous aurés occasion d’ecrire dans votre patrie, vous veüilliés bien vous donner La peine de vous informer si en L’année 1777 un jeune homme apellé Jacques Materre, y arriva, et s’il y est à quel emploi il s’est destiné. Il s’embarqua à bordeaux le 22 de mars de cette année, sur un vaisseau, apellé le meulan armateurs MM. Reculet et Raimbaux, et capitaine M. Lagués, a dessein de porter Les armes au service des etats unis de L’amerique; Les ayant deja portées en france dans Le regiment de vivarais infanterie. Il faut qu’il y soit, puisque le vaisseau y arriva fort heureusement; mais malgré cela, Monseigneur, nous n’avons sû aucune de ses nouvelles depuis le moment de son depart. Il est agé de vingt cinq ans, de la taille de cinq pieds six pouces, Robuste, a les cheveux chatains noirs, plats et clairs, le visage un peu allongé, marqué de la picotte, Les sourcils épais et noirs, Les yeux chatains, Le nés assés bien fait, Les Levres grosses, La bouche grande, Les deux dents de devant superieures à demi rompües par une chûte, et Le teint bazané. Je sens, Monseigneur, qu’il y a de ma part une très grande indiscrétion, de vous demander cette grace; cependant sachant, que tous les moments de votre vie sont consacrés à La bienfaisance, je me suis flatté, que vous ne me la refuseriés pas. Ma reconnoissance sera sans bornes, ainsi que le profond respect avec Lequel j’ai l’honneur d’etre, Monseigneur, De Votre Excellence Le tres humble et tres obeissant serviteur

Materre
avocat au parlement
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