Louis-Guillaume Le Veillard to William Temple Franklin (unpublished)
Passy 13 juin 1787

J’ay reçu mon cher amy, Vostre lettre du 22 avril et il y a trois jours Mr. Paine et Mr. Germond m’ont remis le 2d Volume des transactions, je vous prie de ne pas oublier de me mander le prix que je joindrai a la petite somme qui me reste de vous laquelle est de 19 l.t. 1s 3ds et, sil vous est possible de trouver le 1er Volume des transactions, de vouloir bien me l’achepter, Mr. de Cabanis est allé en limosin recueillir la Succession de son pere, a son retour, je luy montrerai la lettre sur la poudre pour les Cancers.

Mr. de fourqueux n’a été que quatre jours controleur général, mais il est resté au conseil. Mr. de Villedeuil luy a Succédé, il avoit remplacé mr. de Crosne a L’intendance de Rouen.

L’assemblée des Notables est enfin terminée, j’envoye a cet egard quelques details a Mr. franklin qui ma enfin écrit et même une bonne lettre, il vous les communiquera.

Comme les Williams avoient envoyé la 1ere caisse contre mon gré et qu’ils en avoient repondu, je ne l’ai point payée comme ils en etoient convenus si elle arrivoit trop tard mais j’ay payé la Seconde et jespere que vous l’avez eue a temps.

J’ay bien vu que la gravure du prince de Brunswick que je vous ai envoyée n’étoit pas celle que vous demandiez mais on na pas pu trouver celle la jay moy même été rue de Tournon hotel du petit luxembourg ou demeuroit schrode, il y avoit dix mois qu’il étoit parti pour l’allemagne, on ne m’a pas pu dire pour quelle partie, et Son ouvrage est même inconnu a presque tous les marchands que j’ay questionnés peut estre pour la Seule raison qu’ils ne l’ont pas.

Ma Santé est meilleure, les eaux m’ont fait merveille, je vous assure mon cher amy que je n’ai pas besoin du desir de me mieux porter pour avoir celuy d’aller vous voir, mais j’ay tant de chaisnes, et vous ne reviendrez vous plus, vous estes encore libre, dites moy donc ce que je dois esperer a cet égard, mandez moy aussi, après mure reflexion ce qu’il faudroit apporter de fortune a Philadelphie pour y vivre supportablement et si, la portant argent comptant il seroit facile de la placer a quel denier et comment?

La Maison Brillon est vendue, mr. Dailly se porte mal, la muette sera bientost vendue, j’ay fait et je vais faire des pertes irréparables. Md. de Bandeville est aussi mourante.

Vous aviez grand besoin de Vostre grande convention, et je regrette comme vous les personnages que vous desireriez surtout mr. Jefferson, qui me paroist une bonne tête, labbé Morellet vient de traduire et de faire imprimer ses excellentes nottes sur la virginie, mais il y a mis la plus grande négligence et l’édition fourmille de fautes. Si tous les etats n’envoyoient pas a la grande convention, je crois qu’il seroit Sage pour obtenir une terminaison, de proceder toujours a une nouvelle constitution federale, dont on exclueroit les absens, en leur laissant cependant la faculté d’acceder, ce qu’ils feront vraisemblablement tous.

Oui, vous avez deviné, lepée passée dans les plis de l’habit appartenoit a mr. harvoin.

Tous les amis vous regrettent, voudroient vous revoir et vous embrassent, ma femme et ma fille vous desirent plus fortement que les autres, la derniere attend avec impatience cette lettre tant promise, pour moy, mon cher amy, vous devez estre bien sur que ma tendre amitié pour vous ne finira qu’avéc moy

Le Veillard

Cette lettre vous Sera remise par mr. Saugrin jeune homme tres intéressant et que jay connu des son enfance. Son pere etoit imprimeur et ses ancestres ont connu cet art depuis l’invention de l’imprimerie, il est tres bon phisicien, don Galvés dernier vice roy du mexique l’avoit attaché a luy et envoyé en france pour achever de Sinstruire et luy faire des aquistions relatives aux siences, il partoit pour aller joindre don Galvés au Mexique lorsqu’il a apris Sa mort, il va chez vous, avéc quelqu’intention dy rester, je vous prie de le bien traiter. Faites souvenir de moy M.M. Le Ray et Williams.
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