Les éloges réitérés non forcés mais toujours vray que j’ai entendues faire par ma nation depuis que nous avons l’honneur de vous posseder en france sur la bonté et la droiture de votre coeur m’engage a avoir celui de vous demander une grace esperant bien que vous aurez égard a ma prière dépendant de vous Monsieur de faire mon bonheur et avec une aussi belle ame que la votre on ne peut pas s’y refuser. J’ai un frere qui a servi deux ans a l’armée de mr le comte de rochambeau pour nos illustres alliés les provinces unies de l’amerique il a donné sa démission de capitaine au regmt. de saintonge au mois d’aoust dernier il a retire sur une habitation a quelques milles de Wiliamsbourg en virginie en me faisant part de son changement d’etat il a oublié de m’indiquer les moyens d’avoir de ces nouvelles et lui donner des miennes je suis dans le plus grand tourment a ce sujet il n’y a que vous Monsieur qui pouvies le faire cesser en me permettant de vous adresser une lettre pour lui et la permission quil puisse m’en faire passer dans les paquets a votre adresse du respectable congrés.

Puis-je me flatter Monsieur que vous me rendrés ce service c’est le plus grand que vous puissiez rendre a une soeur qui n’est déja que trop desolée de l’absence d’un frere qu’elle aime infiniment uniquement sans ajouter detre privée de ces nouvelles outre la grande intimite qui est entre nous il est trés nécéssaire pour les affaires de notre famille que je ne puis terminer sans lettre et dans ce moment j’en ais de trés essentielles j’ose croire d’après cet exposé que vous maccorderés ma demande alors la plus vive reconnaissance les sentimens les plus sinceres naitront de ce procedé comme le profond respet que j’ai et que j’aurai toute ma vie pour votre excellence votre trés humble et obeissante servante