From Louis XVI (unpublished)
Copie Certifiée Du Bon du Roi, accordé à M. De Thurn, sur le memoire presenté à S.M. au mois de 7bre. 1780, par M. de sartine secretaire d’Etat Marine

Il ne Suffit pas d’etre promptement informé des mouvemens Des flottes et Escadres ennemies, il faut encore chercher à pénétrer les vuës qui les font agir, et surtout les liaisons de celles-ci avec les desseins ulterieurs, afin de leur opposer des mesures propres à les rompre.

Pour y parvenir rien ne parait plus Convenable, que d’avoir à Londres un homme sur, dont le caractère ait Subi des épreuves propres à détruire dans lui tout esprit d’illusion, que l’experience ait prémuni Contre le Danger Des indiscretions, et qui dans ses observations puisse être guidé par une Etude profonde Des divers interets de L’Europe, afin de pénétrer ce qu’il peut y avoir de réel ou d’insidieux Dans les derniers ménagemens de la cour de Londres pour la Hollande, comme dans la derniere declaration faite à celle-ci par la czarine.

J’ai jetté les yeux Sur le sieur de Thurn Dont je connais le zele, l’application, et les Etudes.

Les contrarietés Du sort doivent l’avoir rendu moins Susceptible D’illusion, et la Constance qu’il a opposée à la tempête me répond presque De la trempe de son ame.

Sa position Dailleurs est en quelque sorte unique, pour inspirer De la Confiance à un ministère, qui au Commencement de la guerre a fait quelques tentatives pour se l’attacher à Lui-même.

Son traitement ne sera point onereux, il entre Dans ma combinaison, comme dans la sienne, qu’il ait à Londres l’air d’un homme fort mécontent.

Je pense que douze mille Livres pourront suffire à Son entretien, et à celui de son fils, officier au regiment de Roial Baviere, Dont le zele et l’intelligence Sont des motifs D’esperer du Suçcés de leurs efforts réunis.

Mais afin De ne pas faire crier après lui, il demande que le Gouvernement lui accorde Deux cens Louis pour le payement de ses dettes, qui paroissent etre l’effet de sa confiance Dans les promesse de L’administration précédente; et pour récompense des Services qu’il s’efforçera De rendre, la continuation Du traitement qu’il avoit obtenu, et une indemnité Convenable pour une créance qu’il a à la charge De L’Etat; et Dont il a etabli la legitimité./.

Bon par le Roi
Bon pour ampliation
De Sartine.
Je certifie, que le memoire cy Dessus a eté presenté au Roi par M. de Sartine, et que j’ai le Double approuvé De Sa Majesté: à fontainebleau ce 19. 9bre 1783./.

Le Marechal De Castries

Certifié conforme à L’original qui est en mes mains./.

De Thurn

Notation: De Thurn Nov. 19—1783
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