J’ai été sensiblement affecté des obstacles qui ont retardé la satisfaction que j’ai eprouvée en recevant les marques du souvenir de Votre Excellence. J’ai mis toute la celerité qui m’a été possible pour me rendre ici, etant parti de Paris le 10 d’8bre. quoique je n’eusse été nommé à cette mission que le 3 de 7bre. J’ai cherché par cet empressement, à prouver aux Americains Unis l’affection que vous savez que je leur ai vouée depuis bien longtems. L’objet principal de mon sejour parmi eux, pour le succès duquel vous voulez bien me témoigner vos voeux, sera rempli si je réussis à favoriser tout ce qui peut contribuer à leur prosperité, par une plus etroite et une entiere confiance entre nos deux Nations. Je serois bien heureux si je pouvois dès ce moment, Monsieur, profiter de vos lumieres et de vos bons avis dont je sens tout le prix. Je serai bien empressé de me rendre à Philadelphie dès que les circonstances me le permettront. Je desire que vous puissiez longtems avant ce moment, quelque prochain qu’il puisse etre, retablir une santé precieuse pour vos compatriotes, les miens et l’humanité entiere à laquelle vous vous etes rendu si utile. Je joui  veritablement que les circonstances dans lesquelles je suis venu dans les Etats Unis, annoncent la facilité de resserrer avec succès les liens que vous avez été employé, Monsieur, à former entre eux et un roi   une Nation, toujours animés des mêmes sentimens qui les a interessés à la prosperité de la Republique Americaine, dès le commencement de sa formation.

J’ai l’honneur d’etre avec la consideration la plus distinguée Monsieur De Votre Excellence le très humble et très obeissant Serviteur