From J. P. Vollien (unpublished)
Genêve ce 17 Mars 1783
Monsieur

Quoique je nai point l’honneur dêtre connu de vous, je prens la liberté de vous écrire, espérant que lorsque vous en connoitrés le motif il me servira d’excuse.

Mr. Denis Pallard ancien Capitaine de notre garnison, ayant eû quelques désagrémens dans ce pays et ayant une nombreuse famille avec unne fortunne trés médiocre se détermina, il y à quelques années sans en prévenir personne, à passer dans les Etats unis en Amérique avec une partie de sa fortunne dans le dessein sans doutte de l’augmenter. Depuis lors il n’a donné aucune de ses nouvelles. Vû son absence, je fut nommé Tuteur soit Curateur de ses emfans tous jeunes. Jai fait tout ce quil dépendoit de moi, pour avoir des renseignemens sur son conte, et jai écrit pour cela à divers ami à Londre, Bordeaux, Marseille et Amsterdam, sans avoir pû avoir aucunne nouvelle de lui que ce qui est mentionné dans le petit mémoire cy joint si vous voulés prendre la peine de le lire. Plusieurs personnes m’avoit souvent conceillé de vous faire part de cette affaire et que vous pouviés par vos rélations plus que personne dècouvrir ce qui concerne le dit Mr. Pallard. La crainte de vous importuner et l’espérance de pouvoir par d’autres voyes, obtenir ce que je désiroit sans vous détourner des grandes occupations dont vous êtes chargés m’avoit détournés de cette idée. Actuellement que jai épuisé les autres moyens jai pris la hardiesse de m’adresser directement à vous Monsieur, persuadés que pour rendre Service à une Mère et à quatre Jeunes emfans vous voudrés bien si cela vous est possible, faire prendre des imformations, sur ce qu’est devenu la fortune du dit M. Denis Pallard, car quant à lui suivant toute apparence il est mort à Charles Thown ainsi que me l’a assuré une personne qui à été dans cette ville avant que les Anglois en reprit possession. Si pour éviter Monsieur de vous donner de la peine pour cette affaire, vous vouliés mindiquer quelqu’un en Amérique à qui je pût m’adresser et à qui je pût envoyer une procuration, avec une petite recomandation de votre part vous obligeriés sensiblement celui qui à l’honeur dêtre avec la plus parfaitte Considération Monsieur Vostre très humble et très obeissant Serviteur

J.P. Viollien Negt.

Endorsed: Viollien 17 Mars 1783
639371 = 039-u175.html