From Charles-Eléonor Dufriche de Valazé (unpublished)
le 21 juin 1785.
Monsieur

Lorsque j’étais à Paris l’an Passé, où mes passe-tems les plus doux furent de vous faire ma Cour, un de mes amis, M. de Cissay gentilhomme officier dans les régimens provinciaux me demanda, comme le plus grand service que je pusse lui Rendre, de le présenter chez vous, ce que je fis, et vous le Recutes avec bonté; aujourd’huy il me rappelle ce service pour m’en demander un autre, et c’est encore sur vous qu’il roule, voici ce dont il s’agit.

Le Roi fait partir deux frégates pour faire le tour du monde, et grand nombre de gens y sont Embarqués; mon ami voudrait être du nombre, il est tard sans doute de demander, mais il n’en serait pas moins facile d’obtenir, si vous vouliez dire un mot; c’est ce mot que je vous demande, Monsieur, au nom de M. de Cissay; le titre le plus simple lui conviendrait par l’Envie qu’il a d’être de cette Expédition; il irait jusqu’à se contenter de celui de volontaire tandis que réellement il pourrait figurer dans la bande savante, soit à titre de Minéralogiste, de Chimiste ou de naturaliste. M. Le Maréchal de Castries est le ministre auprès du quel par vous, ou par quelquun qui s’avouerait de vous, nous demandons de votre part une recommandation; si Monsieur franklin n’était qu’un Ministre et qu’il ne fût pas en même tems un savant nous ne lui addresserions pas de semblables Prieres. Je suis avec un profond Respect, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur

Dufriche de Valazé
aux genettes près de Mesle sur sarthe
Endorsed: Dufriche de Valazé 21 Juin 1785.
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