Comme je m’ai reservé dans ma derniérere [sic] l’honneur d’oser vous addresser quel’ques unes des mes lettres: j’en profite par le depart de Mr. le Capitaine Stutz en double regard, premierement en lui procurant la satisfaction de ses desirs pour Vous connoitre secondement en m’accordant le plaisir de renouveller mon souvenir chez Vous comme chez un homme que je revére, et que j’aime sans bornes.

Dernierement j’ajoutois quelques planches de notes d’un livre des hymnes dont je faisois mention, a present suit le livre méme, pour que Vous le puissiez communiquer aux fréres de ma religion en Amerique, si toutefois Vous le trouvez digne de étre accepté. Chez nous au moins on dit qu’il detruira quantité d’autres livres de ce genre etant moins rampli d’expressions basses et deraisonables. J’ajoute à cela un petit traité sur une monoïe trouvée dans une pierre, que Mr. de Born a inséré dans une ouvrage periodique qui paroit sous son nom. La troisiéme piéce est le premier Cahier d’un journal dont je me suis charge de l’édition, pour le second volume, c’est a dire de six pieces dont celle est la premiere. Les autres suivront par un autre occasion qui peut être se présentera. Je connois trop comme ces bagatelles meritent peu de Vous étre presentés; mais je voudrois Vous temoigner comme je Vous estime, et comme je Vous admire (?) de tout mon amicable coeur, et pour cela ces bagatelles me souffisent pour servir de preuves.

J’ai l’honneur de me flatter que je suis sans fin Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur