From Madame — de Longchamps (unpublished)
Ce 18 avril 1780
Monsieur,

L’orsque dans l’immensité de lunivers, il ne reste plus de moÿens, que celui d’interesser, n’est-il pas bien permis de sadresser à ceux, qu’un sort plus favorable, laisse jouir du plaisir d’être utile. Votre générosité, votre âme bienfaisante, tout ce qui caracterise l’ensemble de vos preçieuses qualités, m’enhardit à vous peindre la douloureuse situation d’une mere infortunée. C’est le cris de la nature qui dirige ma demarche, mon age, le malheur d’être bien née, tout enfin mêt un obstacle à ma tranquilité.

Depuis plus de dix ans, monsieur, les heures ont augmentés mes peines; l’honneur à guidé ma conduitte, la vertu ma dédomagée des horreurs de la misère, mes enfans ont étés mes soutiens contre le désespoir, qui m’a souvent accablé. Ah! monsieur! que les obligations de la nature sont délicieuses, et cruelles à la fois.

Je n’ai pas l’honneur de vous connoitre, mais j’imagine que la démarche d’une femme honnette et malheureuse aura le droit de vous interesser, je vous demande monsieur, la permission de vous présenter ma famille. Un de mes enfans est à la pension de mr. péchini. C’est a ses soins, à son honnêteté que je dois léducation qu’il veut bien donner à mon fils et c’est à lui, monsieur, que je vous prie de vouloir bien faire passer votre réponce.

Pardon, monsieur, de mon indiscrétion, je reclame, votre humanité, et votre indulgence. Les malheureux en ont toujours besoin.

J’ay l’honneur d’être avec les sentimens distingués qui vous sont dûs, Monsieur, Votre très humble et très obeissante servante

De long-champs

Endorsed: LongChamps.
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