From Bernin Clos (unpublished)
N. York Le 12 juillet 1788
Votre Excellence

Pourquoi faut il que Les Grands hommes viellissent, et meurent? C’est la Loi de la nature! mais Celuÿ qui d’une main arracha la foudre du Ciel, et de L’autre aida à Delivrer Sa patrie du Joug de L’oppression, et ensigna Le premier L’independance, ne merite il point de pousser sa Carriere audela des bornes Les plus reculéés mais toujours presentes par la nature? C’est un Secret dans L’ordre de la providence

Puisse votre Excellence ne La terminer qu’a L’age d’un patriarche de L’ancien tems, pour La Satisfaction de Ses Comtenporains et Le bonheur de Leurs posterités!

Quil est! et quil doit etre flatteur vôtre Excellence! pour Ceux des quels vos nobles Sentiments Sont Sentis, de poûvoir Se representer Le Docteur Benjamin Franklin rejetté à Londres, filé à Paris signant un Contract dhumiliation d’un Coté, dindependance et de Liberté de Lautre avec Le même habillement qui Lavait fait dedaigner, dun parti; rechercher de Lautre et respecter de Tous, et de Sa patrie!

Si jetais poëte oû fondeur, oû Si je possedais une partie des talents du Celebre abbé Raÿnal: vôtre excellence et tous Les genereaux deffenseurs de vos privileges auraint de moi un monument aussi durable que vos noms, que Lon ne detruirait point aussi facilement que Lon à mutilé La Statue du venerable et Celebre Guillaume Pitt. à N. York.

une inscription au moins au bas de sa statüe mutiléé devrait Le venger jusques a La posterité La plus reculéé; et Servirait à Coûvrir dopprobre Les obscurs executeurs et Les partisans dune Si basse action.

Guillaume Pitt aimait Sa patrie mais plus encor L’Equité Ses Ennemis ne poûvant se venger sur Luÿ même mutilerent Sa Statüe que Le Zêle des N. Yorquains luÿ avaint dressée pour Le bien quil avait fait.

Cest un habitant De     pret à Se rendre en sa patrie, qui à vendu Son Plantage à Monsr E. Brush Connu de votre Excellence à Paris et qui à Servi Le Congres à Amsterdam Berlin etc. qui prend La Liberté de vous Ecrire Le 2me jour de Son arrivéé de Cette Colonie hollandaise pour voir en passaant et le Siege dune noble Liberté et L’ancien theatre de Loppression; sans quil puisse se flatter davoir Lhonneur de rendre Ses Devoirs à aucun des Cooperateurs du repos et de La tranquitilé publique. Le peu de tems quil Croit rester à N. York ne luÿ permet point de passer à Philadelphie. Les occasions pour partir pour La hollande où ses affaires L’appellent etant rares, et La Saison S’avançant.

Quelle revolution frappante en moins de Dix ans! LAmerique rompt ses fers; et La hollande Les Embrasse, revolution difficile à Concevoir, maîs pour me Servir des termes du vertüeux abbé Raÿnal facile à imaginer: tout ÿ Concourait, et Les vertus du noûveau Continent et Les vices de Lancien        

28 ans de Sejour dans L’amerique hollandaise quelques voÿages fait aux isles de Ce Continent. Les Descriptions Les plus Claires, Les Cartes les mieux detailléés m’ont moins instruit sur Cette partie de la noûvelle Amerique que les 48 heures Ecoûléés depuis mon Debarquement ne m’en ont appris.

Jaÿ Lhonneur detre avec Respect de Vôtre Excellence Le tres humble et obeissant Serviteur

./. Bernin Clos ./.

p.s. quoique je nose me flatter daucune reponse de votre excellence si toutes fois elle m’en juge digne: je La prie de L’adresser à Monsr Le Roÿ Consul dhollande à N. York Son Excellence Benjn. Franklin
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