From the Comtesse de Malarme (unpublished)
Ce 7 avril 1783.
Votre Excellence,

Jai voyagé il y a Cinq ans dans votre patrie que je puis Regarder aujourdhui Comme la mienne, puisque Le Voeu universel Est Rempli, Et que Nos deux Nations n’en font plus qu’une. J’i ai Etudié Vos Moeurs: je ne vous parlerai pas de L’Enthousiasme quelles m’ont inspirée: il a fallu que je donne L’essor a mes Réflexions; jai peint ce qui m’avait vivement affectée, Ensorte que je puis dire que C’est à votre Nation que je suis Redevable de la petite gloire attachée au métier D’Ecrivain: Car C’ en Est une ici pour une femme Encore jeune d’occuper La presse. Elle serait bien plus flatteuse si la lecture de Cet opuscule Remplissait quelques instants des loisirs de Votre Excellence, Et si vous aviez la bonte de L’accueillir avec indulgence.

Je devrais terminer ici ma lettre, Et malgré moi jai Encore Besoin de Votre attention.

Lorsque je Commençai à Ecrire, (ceci Est ma 3e production) La gloire Seule animait ma plûme. Jai de la naissance, j’avais de la fortune: aujourdhui que jai perdu Cette derniere, Ce qui n’était qu’un Sujet de plaisir Est devenu une Ressource pour moi: Ce n’est pas Vis-à-Vis d’un Anglais que je dois Rougir de Cet Avoeu, puisque mes propres Compatriotes ne m’en Blament pas.

Quelque Soit le prix quil plaira à Votre Excellence mettre à Cet Exemplaire, il me sera d’autant plus précieux, qu’en adoucissant la Rigueur de mon Sort, il me prouvera que mon Envoi ne vous a pas déplu. Je suis avec la plus haute Consideration, de Votre Excellence, La très humble et tres obeissante Servante

Bournon De Malarme
hotel moussû au temple
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