From Vincent Dagorne (unpublished)
A Messieurs Messieurs Benjamin, et francklin, ou autres Deputés des Republiques Collonies de la Merique En Cour de france
Lan de grace de Notre Seïgneur Jesus Christ ce 8 Janvier 1779
Messieurs,

Les grandes ames comme les Votres déstinees pour le Ciel, sont toujours compatissantes au funeste sort des Malheureux. Cest par lasseurance dans votre charité magnanime, Messieurs, qui fait prendre la tres Respectueuse Liberté à ce pauvre infortuné qui Les Larmes aux yeux, se prosterne avec confiance aux pieds de vos Grandeurs, et de vos misericordes: vous supplie de jetter sur son Etat deplorable un regard de votre commiseration pour le retirer du precipice, ou une Jeunesse peu Experimentée La fait tombé; Le suppliant vincent Dagorne de la Paroisse de St. Nolphe en bretagne Evechée de Vanne, fils de soldat, de la marine de Pere en fils âgé de 25 ans, homme de bonne mine trés fort et robuste, se voyant Poursuit par des Employés entra dans une maison pour sauver quelque carottes de tabac qu’il avoit, et se mettre a labry de leurs Poursuittes; fut arretté pour vol et effraction; conduit à Rennes, et condamné prevotalement a vie de galere sous le No. 10790. a brest en lannée 1776 ou il gemit depuis trois ans sous le poid ignominieux des Chaines depuis trois ans. Jeune et brullant de ce feu d’honneur, ne demande cette grace, que pour sacrifier jusqu’a la derniere goute de son sang pour son Roy, au service de Votre Republique, Messieurs, et si ses connoissances pouvoient Parvenir au plus grand, et Magnanime de tous les Roys, Sa Majesté très Chretienne, un Monarque si Jaloux d’operer des oeuvres de justice, et de Clemence, de qui Lunivers entier Publira la vertu, et la piété; qui fait grace aux Malheureux forcats, a la Demande de toute Personne de Merite; Celle du Suppliant ne vous sera Pas refusée Messieurs Etants les alliés a la couronne de france Et luy accordant ce bonheur qu’il ose esperer de votre grandeur Dame, dont le ciel en sera la recompance d’un si grand, et signallé bienfait dans l’heureuse Eternité; ce qui obligera le suppliant doffrir ses voeux les plus ardents Au Ciel pour la prosperité felicité et Conservation de vos precieux jours et de toute votre illustre famille.

Endorsed: Memoire de vincent dagor forcat Demandant sa delivrence pour servir les Etats unis d’Amerique 8 jr. 1778 [sic]
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