From — Ferrand Dupuy (unpublished)
a paris ce 20 may 1778.
Monsieur,

La nouvelle Republique dont vous avés été le Legislateur, est un composé de Sages qui apprendroient surement avec surprise la Reponse que le jeune homme m’a Rendüe et qui Luy a été faite par la personne a laquelle il a Remis de votre part le memoire ou il Reclamoit vos bontées et sa Justice. C’est donc sur cette haute opinion que j’ai de ses principes, que j’ose derechef vous Reclamer pour ce jeune homme qui est devenu sujet de la Republique puisquil a eté admis par Le capitaine delaplagne l’un de ses commettans, comme volontaire dans son service, et que Même le Sr. duval sous ingenieur de ce capitaine est encore depositaire de sa Montre et de son Etuy de mathematique qu’il devoit Luy remettre a Boston. Ce n’est point la faute d’un jeune homme sans experience si le capitaine delaplagne l’a sacrifié luy et ses camarades a L’avanture sur le 1er batiment qui etoit prest a mettre a la voile au lieu de luy avoir procuré un passage plus sure, et la Reponse irreflechie que cela ne Regardoit pas la Republique, vis a vis des sujets qui sont Reputés a son Service et qui ont Eprouvés les hazards de leur destination, est un Espece de probleme que La Reflexion doit surement avoir detruit lorsque l’on vous en aura fait le Raport. L’Equité de la Republique est invariable comme sa gloire. J’ai Rassuré ce jeune homme, par la connoissance que J’ai du sage philosophe, que j’intercede pour luy, il persevere toujours a Rejoindre a Boston le corps ou le Regiment du capitaine Laplagne, il a desja merité cette faveur de preference par la vexation qu’il a eprouvée, le pillage et sa captivité; ainsi, Monsieur, ces considerations sont tranchantes, votre Republique ne peut voir qu’avec plaisir L’interest personnel que je vous demande pour ce jeune homme, puisqu’il s’agit de proteger dans cette occasion un sujet qui a des droits par ses diferens sacrifices aux graces de votre patrie Ce jeune homme d’ailleurs sçait un peut d’anglois et sufisament pour se faire entendre, a une profession, et un oncle fixé depuis Longtems a Boston ou Ste. Marie et est dans la ferme resolution de se devouer entierement dans la nouvelle patrie qu’il sêst choisie par goût et inclination. J’espere donc que vous deviendrés son protecteur, et c’est dans cet esprit, quil m’est sensible de vous le Recommender derechef et de vous Réiterer les sentimens Respectueux avec Lesquels je suis, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur

ferrand dupuy
Maison de Mr. gervaise avocat au
parlement Rüe des fossés Mr. Le prince
Je pourois, Monsieur, obtenir en faveur du jeune homme La Recommendation d’un seigneur de la Cour qui est de vos amis, mais il sagit icy d’un acte de justice, qui aupres de vous n’a point besoin d’appuy. J’avois obmis qu’il m’a ajouté que la personne a laquelle vous l’avies Renvoyé, Luy avoit dit que cela Regardoit le capitaine delaplagne, cette Reponse n’est pas reguliere ce capitaine doit être parti peut apres luy; ou le trouver pour ses effets, d’ailleurs le jeune homme est au service de la de la [sic] Republique, et ne connoit qu’elle.
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