From — Guinchard (unpublished)
Ce 25 avril 1783
Monsieur

Sans avoir aucun titre qui puisse me donner accès aupres de vous, contant cependant sur votre indulgence, j’ose vous importuner, pour vous prier de m’honorer de vos conseils. Les soins immenses qu’exigent de vous les interés d’une des plus grandes puissance de l’univers dont vous etes devenu le pere, ne vous ont point empesché d’acquerir dans la phisique et la Medecine des Connoissances que vous rendez pretieuses a lhumanité. Amateur de ces deux sciences, les fonctions de mon etat ne m’ont point permis de les approfondir. Jai cependant le plus grand desir de rendre le peu que je scais util a mes paroissiens. Jai fait a ce dessein l’acquisition d’une machine electrique dont le plateau a 15 pouces, sous les auspices de Mr. Roulland demonstrateur de phisique de l’université de paris. Elle ma toujours paru bonne, puisque du grand conducteur dont je l’ait armé, je tire, par un tems favorable, l’etincelle a 4 pouces de distance, et par le plus mauvais tems, a 2 pouces. Jai une fille dans ma paroisse de six ans, absolument paralytique des cuisses et des jambes depuis l’age de deux ans, ce qui lui est survenu a peu pres subitement. Je me fais aider d’un chirurgien habile de ma paroisse et depuis deux mois nous electrisons l’enfant deux fois par jour, 3 quart Dheures chaque fois, par etincelles par friction, par evaporation, et même par Commotion.

Je joint ici le journal de son traitement et j’ose vous prier, monsieur, de mettre en marge vos apostilles, et de me les envoyer par la poste. Je vous demande pardon davance de mon importunité et vous prie dagrer les assurances du respect et de la reconnoissance de celui qui a lhonneur d’etre Monsieur votr tres humble et tres obeissant serviteur

Guinchard
curé de st. clement
d’arpajon route d’orleans
Endorsed: Guichard
639581 = 039-u385.html