Je crois mon chér papa comme j’ai eu l’honneur de vous le dire hier, que votre recomandation aux académiciens de votre connoissance sera du plus grand éffét pour mr le veillard; la premiére éléction se fait demain mécredi, il seroit de la plus grande importance pour lui s’il n’est pas nommé, d’avoir les secondes voix, ce qui lui assureroit les premiéres pour l’éléction suivante; il y a deux places vacantes; il s’agiroit mon chér papa de vous donnér la peine d’écrire aujourd’hui aux academiciens que vous connoissés, que vous prenés un intérést trés vif a mr le veillard, et que vous désirés qu’il soit de l’académie; il n’y a pas un instant a pérdre, l’éléction étant pour demain:
Je connois le nombre de vos occupations, et respecte votre tems; mais je crois que vous avés toujours celui de rendre sérvice, votre áme étant faitte pour cétte jouissance; mr le veillard est digne a tous égards d’éstre présenté par vous; mon amitié pour lui, et ma confiance en vous m’ont enhardie a vous demander cette grace; si je l’obtiens je croirés que vous m’aimés bien fort et cela me rendra heureuse; adieu mon chér papa, croyés, et croyés pour toujours que mon réspéct et mon amitié pour vous ne peuvent augmentér, j’ai l’honneur d’estre: Votre trés humble et trés obéissante servante