From L. J. de Grobert (unpublished)
Marseille ce 14 Avril 1783
Monsieur

L.J. de Grobert Thoscan dans La carriere des Lettres, a conçu Le projet, dépuis quelque tems, de transmettre à La postérité L’évenement de ce Siécle Le plus remarquable, et qui fait plus d’honneur à L’humanité; L’Indépendance des Colons Américains. Il se propose d’enrichir de ce monument La Langue Italienne, comme La plus propre par sa richesse et son énergie à Le tracer.

Aïant communiqué son idée á quelqu’un de vos compatriotes, entre autres á Sr. Curson de Baltimore, d’après La description qu’on Lui a faite du Docteur franklin il a osé vous écrire sans vous connaître autrement que par L’admiration qu’on doit aux grands hommes, L’étude de vos Théories, et plus que tout L’attachement que tout homme sensible porte en Europe aux Auteurs celebres de La Liberté Américaine.

Le Compilateur Le plus éloquent de ce Siécle a raison de dire, qu’en voïant Les fers d’autrui brisés, on croit que Les notres se soulagent.

Celui qui vous écrit ne peut pas avec autant de générosité qu’il Le souhaitterait entreprendre son projet. La Persécution et L’infortune l’ont accablé de tous Leurs fléaux. Si vous daignez, Monsieur Lui offrir un Azile honorable dans vos Territoires, il pourra indépendamment de ses vues actuelles, vous être utile par quelque talent, et connaît La Tactique, et Les Théories Mécaniques assez étendûement pour pouvoir être emploïé dans toutes Les Provinces qui dependent des Géometries. Il a servi pendant quelque tems La Maison d’Autriche.

Comme La Méchanceté des hommes a authorisé La méfiance dans Les plus probes, il est disposé á vous faire parvenir Les informations que vous exigerez sur ses moeurs, sa naissance, et ses talens, soit á Londres, soit á Paris.

Veuillez L’honorer d’une réponse, et Le croire avec tout L’attachement et La vénération qu’on vous doit Monsieur Très humble, et très affectionné Serviteur

L’J. de Grobert

Endorsed: Gobert 14 avril 1784. [sic]
639532 = 039-u336.html