From Jean-Annet Chabreu Duparquet (unpublished)
Au Saint Esprit ce 22e may 1777
Monsieur,

Lorsque j’ay eû l’honneur de vous offrir mes services, ainsy qu’à votre patrie, avec l’agréement du Roy mon maitre, et de M. le Comte de st. germain ministre de la guerre, je croyois vous avoir assès dépeint mon zele. Votre silence sur mes offres, me fait craindre qu’elles ne vous [ont] pas eté agreables. Permettés moy, Monsieur, de vous dire, que je vous ay prouvé mon zele, par la sincerité dont je me suis expliqué par mes lettres. Si vous les avés recues, l’etendue de vos lumieres ne peut se refuser, a tout ce qu’un vrai militaire vous a temoigne pathetiquement; le desir qu’il avoit de se joindre à vos patriottes et les aider dans leurs operations, en payant au moins de sa personne, luy faisoit esperer que vous luy en auriés dit votre sentiment. Je ne vous parlerai plus, Monsieur, de tous les objets, qui consernent la guerre que font vos concitoyens, contre les anglois. Si les ennemis de votre patrie font quelques efforts, et qu’ils se decident à employer leurs troupes nationales, au lieu de mercenaires, les avantages qu’ont eu vos patriottes, pouroient devenir par la suitte très douteux. Il convient donc dans cette circonstance, que vos concitoyens, profitent de la position, ou se trouvent les anglois, dans votre continent, et sans hazarder d’affaire generale, il faut les arcèler, et tomber sur les petits corps sans menagement, les coups d’eclat sont touiours a l’avantage de celuy qui frape le premier. Votre colonie est très peuplée, et peut employer un grand nombre de soldats, elle ne devroit pas refuser, ni rejetter l’offre des services que luy font les officiers experimentés. Votre patrie a poussé les choses à un point, qu’elle ne peut accepter aucune proposition d’accomodement de la part des anglois, sans se deshonnorer. Les anglois n’oublieront jamais l’epoque de cette guerre, il faut donc que vos concitoyens mettent tout en usage, pour se rendre libres. Ils ne doivent epargner ni sang, ni vie, ni argent, la liberté qu’ils se procureront les dedomagera bien, de tous leurs fraix, par le commerce libre qu’ils feront avec toutes les nations. Voila, Monsieur, une esquisse de ma façon de penser, en faveur de votre patrie. Si elle merite vôtre suffrage, j’en serai très flatté, et le serai touiour, si[je]puis vous convaincre icy du respect avec lequel j’ay l’honneur d’etre, Monsieur, Vôtre très humble et très obeissant serviteur

Duparquet, Lieut. Colonel d’infrie.

Endorsed: M. de Parquet
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