From — de Lacroix (unpublished)
Marly le Roy ce 9 Juin 1784.
Excellence

Pardonnez si dans l’exces de la douleur qui m’accable, j’ôse prendre la liberté d’adrésser directement à Votre Excellence le reçit de mes malheurs sans fin; pour me sauver de la ruine du desespoir, auquel je suis prêt a succomber, réduit per un naufrage, d’un Etat d’aisance; sous le joug de la misére, dont la peinture ne peut qu’intéresser les ames sensibles! et cepandant je suis victime dans ma patrie, de la cruauté de ma nation; qui n’a pas honte de me réfuser les bésoins nécéssaires, à l’entretient de la vie; il faut donc que je garde un silence profond, dans l’obscurité de l’infortune; sans connaissance, sans amis, et sans pain, érrant dans l’abandon, étant auteur d’une Entreprise utile au bien du peuple; et je ne puis exécuter mon projet, qui feroit le bonheur de ma vie, faute d’un sécours passager, qui me tient dans l’oisiveté. C’est de l’abime de la plus profonde misére, que j’ôse élever, ma voix vers votre Excellence pour la supplier de m’accorder ce foible sécours, que je ne puis espérer de tous autres; ah! puisse telle me dire Il suffit qu’il soit homme, et qu’il soit malheureux, pour que je lui tende une main bienfaisante.

Je suis en etat de produire à votre Excellence, des certifficats authentiques, de tout ce que j’ai l’honneur de lui avancer; et si j’ai l’avantage de me présenter devant-elle, je me flatte de mériter la grace que je prend la liberté de lui demander. J’ay l’honneur d’etre avec le respect le plus profond M. De Votre Excellence Le trés humble et trés obeissant serviteur

De Lacroix
cidevant controleur des fermes
du roy de Prusse.
641265 = 041-u672.html