From the Abbé André Morellet (unpublished)
Paris mardi 16

Je vous renvoye mon respectable ami votre original et la traduction. Je crois y avoir conservé le ton de raison et de plaisanterie sourde que vous y aves mis. Examines pourtant si j’ai bien saisi vôtre sens par tout. J’ai ajouté de mon chef la derniere ligne comme un correctif necessaire sans lequel vôtre phrase enoncoit un peu de mepris pour les officiers qui ont servi en amerique mepris qui n’est pas sans doute dans vôtre intention. Au reste si vous me permettes de vous le dire ce papier qui est excellent en lui même peut donner de l’humeur à quelques personnes que vous ne voules pas desobliger et par cette raison il ne faut, sauf vôtre avis, que le donner à des gens qui ont assés de philosophie pour connoitre et sentir toute l’absurdité et tout le ridicule du funeste préjugé que vous combattes si bien. Je me flatte d’etre de ce nombre mais je suis aussi flatté d’etre au nombre de ceux à qui vous aves montré quelque estime et quelque amitié et que vous aves jugé dignes de vous entendre. Je vous embrasse avec toute la tendresse et tout le respect que je vous ai voués pour la vie.

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